Grades. [ PV - Akemi Ten & Nantel Thornest ]

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

- Partez vite! Je vais les ralentir!

Et ils ont fuis, les miens, ils m'ont regardé, avec cette lueur désespéré, puis ils ont courus dans la forêt dense et sombre. Je me suis retournée et j'ai regardé devant moi, j'attendais qu'ils arrivent, j'entendais leur pas, leur souffle, le frottement des armes sur leur veste, je sentais le souffle de la mort à des kilomètres. J'ai posé les paumes de mes mains sur mes tempes et j'ai chanté, hurlé, il était difficile de résumé mon cris en quelques mots. Des loups sont apparus, des dizaines, puis des cinquantaines, jusqu'à ce que ma silhouette se fonde dans cette masse.

Les crocs, le sang, les plaintes et les corps s'est à peu près tout ce dont je me souviens. J'ai tourné dans la direction opposé à ce carnage et j'ai courus. Une main appuyé sur mon bas ventre j'ai enchainé les pas qui s'enfonçaient dans l'humus. Je me souviens seulement de l'odeur des pins, du goût amer du sang dans ma bouche et de la douleur lancinante dans ma poitrine. Je me rappelle l'éclat métallique qui s'est enfoncé dans mon genoux, une piqure? Du somnifère. Puis la sensation de picotement qui à parcourus mon corps. Je me suis affalé sur le sol, j'ai recroquevillé mes jambes contre mon ventre et je suis restée prostrée.

J'étais fatiguée, je voulais dormir un peu, juste un peu....

Dans ce chaos qui se répétait comme un mauvais rêve je me suis souvenue. Tout à commencé à la mort du doyen. J'ai été promus au rang de mentor et par conséquent j'ai délaissé Zachs et Mégumi pour venir m'abriter auprès des Disparus qui s'étaient réfugiés à la base. Ça ne brillait pas de modernisme, ni de confort, mais j'étais plus libre ici que je ne l'avais jamais été ailleurs. Je pouvais courir dans les sous bois sans que personne ne s'aperçoive de ma présence et puis j'étais utile, j'aidais les miens.

En apparence cette journée était tout à fait banale, jusqu'à ce que l'alarme sonne et nous rappelle à l'ordre. Nous avons fuis loin de chez nous, sans bagage. La suite vous la connaissez. Traqué comme de simple bêtes nous avons courus, puis j'ai cessé de me battre. Ils pouvaient encore fuir eux, ils en avaient la force, moi jamais je ne pourrais suivre leur rythme. J'ai fais un choix. Une vie en vaut bien moins que des vingtaines.

Je me suis réveillée dans un pièce sombre et hostile dépourvus de meuble et de vie. J'ai passé une mains dans mes cheveux et j'ai presque été surprise de les savoir si court. Pourtant ça ne datait pas d'hier. J'avais délaissé mes long cheveux rose au profit de quelque chose de plus sobre. Le changement était radicale, Louna Reyne était méconnaissable.

J'ai tâté le sol humide, le mur, jusqu'à sentir sur ma peau un léger courant d'air. Malgré la pénombre j'en ai déduit qu'il y avait une porte et donc une sortie, mais quand j'ai voulus tourner la poignée rien n'a bougé. Normal après tout. Je me suis terrée dans un coin et je me suis roulée en boule. J'ai attendus.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

J'ai laissé le temps s'écouler; les jours, les mois; doucement. Se frayant petit à petit un passage le long de mon existence. Lorsque Louna m’a laissé son mot d’adieu, je suis resté muet. Et puis j’ai vu les informations, j’ai vu la nouvelle loi votée, les ravages qu’elle était entrain de faire et ceux qu’elle avait déjà causé. L’île où j’étais allé, où des Damnés étaient débarqués comme du bétail et exécutés ne serait plus qu’un endroit comme un autre. Une nouvelle sorte d’extermination s’était mise en place et chacun de nous en ferait les frais, un jour ou l’autre, c'était inéluctable.

Pour ma part, j’avais accepté le fait que je ne verrai plus Louna. C’était la meilleure chose à faire pour elle et pour les deux petits haricots qui se trouvaient dans son ventre. Je suis resté immobile non sans remords ; mais la décision ne m’appartenait plus. Je devais arrêter de ne songer qu’à moi, qu’à mon bonheur. Nous n’étions plus seuls, n'est-ce pas? Je m'étais donc mis à la voyance, au tirage de carte. Le gosse aimait bien cela et évidemment, je devais faire ce qu'il voulait. Il y avait des jours où je l'appréciais; où je me disais que derrière son regard vague se trouvait un mal-être. Qui voudrait être ami avec un enfant qui serait susceptible de vous tuer à la moindre colère? Assit sur son trône doré, il observait le monde d'un angle indescriptible. Il était seul. Depuis et pour toujours. Je l'avais été moi aussi, il y a longtemps. Et je l'étais de nouveau; c'est pourquoi nous nous confortions dans notre abandon.

Et puis j'ai appris qu'elle était devenue le mentor des Disparus, qu'elle menait de grandes battues pour sauver ce qu'il leur restait de liberté.
Je m'en suis voulue tu sais, Louna, d'être toujours dans le camp adverse. D'être encore et toujours ton ennemi. Et puis un jour, ils t'ont attrapé. Un majordome est venu, a murmuré à l'oreille du gosse quelque chose en esquissant un sourire satisfait. L'enfant a basculé la dame sur son jeu d'échec avant de me faire part de ses nouvelles, tout en considérant avec minutie l'expression que j'arborai.

"Akemi. Louna est dans le gymnase."

Brusquement, inconsciemment, je me suis levé et immédiatement dirigé vers la salle qu'il m'avait indiqué. J'ai courus, courus, inlassablement; avant de pousser la porte métallique. Il faisait froid dans cette salle sans vie. Pendant un instant, je me suis demandé si ce n'était pas un piège. Et puis j'ai oublié cette idée et je me suis engouffré dans le néant. J'ai entendu une respiration, un bruit léger et doucement, détruisant le silence si pesant, j'ai prononcé son nom.

"Louna..."

Et puis j'ai vu une silhouette, peu éclairée. Était-ce vraiment elle, arborant des cheveux courts? J'ai sentis son parfum flotter dans l'air, de l'herbe, des pins, la terre... C'était forcément elle. Je me suis approché doucement et j'ai touché son visage. Allait-elle me repousser? Après tout, je faisais partis intégrante de ceux qu'elle avait le droit de détester. Et puis j'ai penché la tête pour murmurer quelque chose à son oreille.

"Je vais te faire sortir d'ici, Louna."

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

Cet échos, le son de sa voix. Perdue dans la pénombre de cette pièce froide et humide j'aurais dus être heureuse d'entendre ce ténor, mais au lieu de cela j'ai eu terriblement peur, je me suis collée à la pierre, afin de n'être vus de personne, s'était puérile et stupide puisque mon souffle irrégulier résonnait dans ce silence grotesque. J'ai sentie sa présence tout près de moi, la chaleur de son corps, son souffle sur ma peau, mais je n'ai pas faiblit. Il aurait été stupide de dire que j'étais la même, que le sang et les tortures ne m'avait pas changé, je regardais le monde avec les même yeux qu'autrefois mais ce que je percevais ne ressemblais en rien à ce que j'avais connut jadis.

" Non! Ne t'approche pas! "

Je l'ai poussé violemment loin de moi. Et je me suis souvenue, de ses mains tachés de sang, de ces regards de carnassier, du corps du doyen baigné dans cette marre rouge. Sacré. Ce mot me répugnait sans doute plus que la mort elle même, s'était ce qu'ils en faisait qui était affreux. Je me suis souvenue de mes semblables à qui ont avait pas proposé d'escapades. S'était injuste que la vie soit ainsi faite.

J'ai entendus le grognement méfiant de mes bêtes, j'ai vue leur yeux perçant fixé le corps d'Akemi. Je me suis agrippé au pelage de l'un deux, j'ai enfouis mon visage afin de cacher cette expression de terreur dans mes pupilles dilatées.

Tu ne devais pas être là. Tu n'aurais jamais du venir. Je n'aurais jamais du attendre la mort aussi sagement. J'ai bien songé à cette pensée, celle de te suivre et fuir. Mais elle aurait fait de toi un traitre. Théoriquement s'est vrai, tu n'étais pas des nôtres il aurait été de mon devoir de te tuer. Mais cette pensée était inconcevable même pour moi la fille louve. J'ai profité de ton immobilité, du fait que tu n'est pas bougé afin de m'éloigner. Je pense que même si je l'avais voulus, les loups ne m'aurait pas laissé seul. Mon don s'amplifiait, grandissait et devenait incontrôlable, un peu comme par le passé. Seulement ce n'étais plus comme auparavant. Mes sens, mon odorat, mon ouïe étaient décuplés à tel point que je présentait le danger. Je m'en voulais seulement de n'avoir sus pressentir celui qui était arrivée ce matin.

"Pars!"

Je me demandais encore et encore qu'elle était la raison pour laquelle je respirais toujours. Pourquoi ne m'avait-il pas encore tué? Laissait-il autant de répit aux autres? Non, il les tuait dans la minutes ou ils étaient capturés. J'ai serré le pan de mon vêtement et j'ai froncé les sourcils, je me battrait, je me battrait pour ce qu'il me restait de dignité et de vie. Je ne savais pas encore si cette résolution impliquait de me battre contre Akemi, je doutais sincèrement être capable de ça de toute façon.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Dans cette pièce emplie d'un silence pesant, j'entendais le battement assourdissant de mon coeur. Elle me haïssait, je la répugnait... Elle pensait vraiment que j'étais comme eux? C'était ça l'image qu'elle avait de moi à l'heure actuelle?
Je me suis redressé et j'ai titubé un moment. Je n'étais qu'un pion sur l'échiquier de Nantel, qu'un fou perdu entre un roi et une reine. Il se jouait de moi, me manipulait; il m'avait envoyé ici en sachant pertinemment que je tomberai dans son piège, il savait qu'elle me détesterait et que j'en serai submergé.
Pourtant je n'avais rien fais, je n'avais tué personne. J'avais détruit des preuves et je les avais menés en bateau. Ils se méfiaient de moi; j'étais un boulet conséquent et pourtant, le gosse ne voulait pas se séparer de moi. Mais j'étais un Sacré, et cela fut encore et toujours mon unique crime.
Nous sommes restés un moment comme ça, toujours accroupis et la tête enfoncée dans mes mains. J'ai doucement reniflé, cachant les larmes qui débordaient légèrement et je me suis relevé.

"J'ai n'ai tué personne lors de cette guerre Louna... Alors... Alors comment peux-tu penser que je pourrai te faire du mal?" Ma voix déraillait, tentait de retrouver son calme mais se montrait tremblante d'émotion. J'ai reniflé, passé une main dans mes cheveux en tournant en rond.

"Tu vas partir d'ici. Je ne te laisserai pas là! Tu peux me haïr, tu peux me détester autant que tu veux, mais je ne te laisserai pas tomber, même si je devrai en payer le prix. Tu as de grandes choses à faire pour les Disparus. Et puis tu devras t'occuper de nos deux haricots."

J'ai esquissé un sourire las et je suis sortis de la salle. D'un geste de la main, les deux gardes plutôt baraqué qui surveillaient l'entrée ont commencé à s'agiter, à devenir fous. Ils disaient ne plus rien voir, ne plus rien entendre. Je les avais plongés dans le noir et le silence avant de les coller l'un à l'autre, et, tout naturellement, ils commencèrent à se battre. Idiots.

"Viens." Soufflais-je doucement, l'invitant à quitter sa prison de ténèbres...

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

Oui comment pouvais-je penser cela de lui. J'ai redressé le visage et malgré la pénombre grandissante j'ai pus voir l'éclat des larmes qui brillaient. Je n'ai rien fait, je n'ai pas avancé ma main vers lui, je suis restée ainsi, silencieuse et pétrifiée. Tu n'étais sans doute pas comme eux, mais tu portais leur marque, leur nom, tu était et tu le resterais, Sacré.

- Tu est Sacré, n'est-ce pas pareil dans le fond? Sais-tu combien sont mort en croyant porté le bonne étiquette. S'est injuste.

Les loups ont disparus, comme un rêve qui s'efface de vôtre mémoire, ils n'étaient plus. Puis tu a parlé de ces enfants, de ces enfants qui ne verraient sans doute jamais le jour, une part de moi voulais qu'ils ne connaissent jamais ce monde, l'autre haïssait cette pensée. J'ai posé ma main sur mon ventre et j'ai détourné mon regard. Je n'étais pas certaine de vouloir leur offrir cela, un monde sans perspective d'avenir.

- Je ne veux pas de ces enfants!

Et les larmes sont finalement tombées sur mes joues rebondies. Que venais-je de dire? Que je ne voulais pas de ces choses qui grandissaient en moi. J'étais effrayée par la perspective d'être seul, celle aussi de ne leur offrir qu'un allé simple vers la mort. Je ne voulais pas de cette vie là, pourquoi en auraient-il voulus eux? De cette vie sans liberté ou tout leurs serait refusé. J'ai serré mon vêtements et je me suis levée. Maladroitement. J'ai tâtonné le mur et j'ai avancé doucement vers la sortie.

- Et je ne veux pas de ton aide non plus!

Je me suis souvenue de cette nuit là, ou encore une fois j'étais partie, je ne voulais pas t'imposer un choix, je voulais que pour une fois, chacun de nôtre coté nous choisissions nôtre destin et il en avait été ainsi. Désormais je regrettais un peu ce départ précipité ou je n'avais pas pus te dire tout ce qui me pesait sur le cœur. Il était trop tard maintenant, parce que bien plus que ma fierté ou ma propre vie, j'avais celles des autres entre mes mains. On avait choisis à nôtre place, comme toujours. Mais toi, toi tu était toujours sur mon chemin. Comme s'il était évident et impensable que tu ne fasse pas partie de ma futur vie.

Puis j'ai entendis le cliquetis de pas, j'ai reconnus la voix de Forel. J'ai attrapé ta main et je t'ai tiré dans la pénombre, j'ai retenus mon souffle afin de ne pas attirer son attention et j'ai tout oublié. L'espace de quelques secondes je me suis échappée. J'ai quitté ses barreaux au profit d'un endroit ou rien ne pouvais entraver mon sourire. Et quand j'ai rouvert les yeux s'est ton regard que j'ai trouvé. Je n'aurais pas du, s'était puérile et égoïste, mais je me suis sentie apaisée et en sécurité. Il demeurait comme un futile espoir en moi.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Tu étais la première à avoir entendue Forel arriver; je n'ai pas compris pourquoi tu m'avais tiré dans le noir, et puis j'ai entendu sa voix, violente et grave s'énerver auprès des deux gardes hurlants de désespoir et de peur. J'ai serré ta paume brûlante et je me suis tourné vers toi, posant une main sur ta joue pour, me semblait-il, me faire mieux comprendre. J'ai parlé d'une voix grave et sérieuse, montrant nettement ma détermination.

- Tu arrêtes! Tu vas me suivre. Nous allons sortir d'ici et tu feras ce que tu veux ensuite. Nous sommes deux à vouloir nous barrer de cet endroit sans être tué!

Depuis quelque temps, Nantel était devenu de plus en plus méfiant; dès qu'il devait s'absenter, il me laissait pour mort jusqu'à ce qu'il revienne pour être sûr que je ne prenais pas la poudre d'escampette.
D'un nouveau mouvement de la main, j'ai annulé leur première illusion pour en créer une nouvelle. Les deux gardes couverts de leur propre sang avaient désormais retrouvé et la vue et l'ouïe; ils lâchèrent mutuellement leur col de chemise, et bafouillèrent des excuses incompréhensibles tandis que Forel se chargeait de les insulter. Et puis soudainement, j'ai fais sortir une illusion de la pénombre, un louve. Elle te ressemblait trait pour trait, mais elle n'avait pas ton odeur, ta perfection autant dans ses qualités que ses défauts. Elle a traversé la salle à une vitesse impressionnante tandis que les trois compères se mirent à la poursuivre sans réfléchir.

J'ai tiré Louna par la main et nous nous sommes glissés dans la cage d'escalier, rasant les murs et prêtant une oreille attentive à tout bruit suspects. Tout le monde avait été prévenu de notre évasion, autant les Sacrés que Nantel; et il faut l'avouer, le gosse n'était plus d'humeur; on entendait des bruits de pas derrière chaque portes, derrière chaque mur. Et finalement, au lieu de descendre, j'ai tiré Louna jusqu'au toit, montant les marches des escaliers deux par deux avant d'ouvrir brutalement la porte, laissant l'air frais frapper mon visage. Depuis combien de temps n'avais-je pas mis le pied dehors?... J'ai continué de tirer Louna et j'ai cherché désespérément une échappatoire, observant les gardes s'agiter dans la rue un peu plus bas. J'ai passé une main sur mon front, et continuais de tourner en rond, pris au piège. Et puis une idée m'a traversé l'esprit.

- Tu pourrais atteindre le toit de l'immeuble en face, si tu te transforme en louve?

J'aurai d'autres occasions de me sauver; mais qu'en était-il d'elle ?

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J'ai arpenté les larges couloirs d'Okayo en détaillant ta silhouette dans la semi obscurité des lieux. De nous deux tu était celui qui avait le moins changé. Tu arborais toujours se regard ternis par les années et la douleur. Tes pupilles cendrées n'avaient pas l'éclat scintillant qu'avaient les yeux des humains, ton visage arborait toujours ce teint pâle et tes cheveux la couleur de l'encre. J'ai lâché ta main et j'ai profité de la brise fraiche sur ma peau, j'ai savouré ce contact délicat comme le dernier que l'on m'offrait. J'espérais qu'ils me pardonneraient d'avoir fait ce choix. Eux. Les miens.

- Non, je ne t'abandonnerais pas ici.

Le paysage à cette hauteur était sensationnelle. Comme si la ville en contre bas nous tendait les bras. Pourtant je craignais cette chute mortelle. Je suis grimpée sur le rebord et j'ai posé mon regard sur les hommes qui s'agitaient en bas. La planète était devenue un échiquier, nous en étions les pions. J'ai détourné mon visage pour t'observer. Figé avec cette expression de colère et de frustration, dans la lumière aveuglante du soleil, étais-ce là, la dernière image qu'il me resterait de toi? J'étais certaine de m'en souvenir, encore et encore.... J'ai observé l'horizon, résignée et désabusée en écoutant le vent sifflé.
Étais-ce seulement à travers mes yeux, je n'en n'étais pas certaine, pourtant il me semblait que s'était évident, tu n'étais pas comme eux, ta présence a elle seul te différenciait de ses tueurs. Mais ce n'étais pas cette conviction sans intérêt qui nous sortirais de ce mauvais pas, s'est pourquoi j'ai saisis ma chance, puisque nous pouvions mourir dans l'instant, je pouvais bien te dire tout ce qui pesait sur ma conscience, même la plus futile des paroles.

- Je te remercie, d'avoir toujours été là pour nous, Mina, moi même, je te dois beaucoup.

Les paupières closes je me suis souvenue de ce paysage qui abritait mon enfance, de cet immense chêne qui nous recueillait les jours de mélancolie, de ce lieu plein de promesses. Enfouis dans ma mémoire, même dans ses instants troubles, je me souvenais de ton visage. Tu étais présent constamment.

- Tu seras là jusqu'à la fin n'est-ce pas?

Mais cette question ne t'étais pas proprement adressée. Elle faisait échos à mes souvenirs, à ce destin assez curieux. Encore aujourd'hui, je me questionnais sur les raisons qui nous avait conduit à nous rencontrer, le monde avait beau être vaste il n'empêchait pourtant pas nos chemins de se croiser de façon répétitives. Étais-ce cela le fil rouge? Les pas se sont fait plus présent et ont coupés court à ma réflexion. J'ai quitté mon perchoir et je me suis approchée doucement de toi, sur la pointe des pieds. J'ai murmuré aux creux de ton oreille des mots que tu serais le seul à entendre.

-Je veux aller où tu-est.

Je me suis écartée et je t'ai observé silencieusement. J'ai entendu qu'on poussait la porte en ferraille et qu'on criait, mais le bourdonnement de mon cœur était tel que je percevais à peine leurs paroles. J'ai lâché ta main et je les ai regardé.

- Je vais vous suivre.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Tout est allé trop vite, trop précipitamment. Nous étions les lièvres pris au piège, dont la seule échappatoire semblait-être la mort. Et nous entendions les loups aboyer, esquissant un sourire carnassier, persuadés que tout était déjà finit. Et puis tu t'es penché vers mon oreille et tu m'as murmuré cette phrase, cette supplique sans conditions.

- Je veux aller où tu-es.

Et mon coeur s'est affolé lorsqu'ils ont déboulé; ils se sont placé de telle sorte qu'aucune échappatoire n'était possible. Mon visage s'est tourné de gauche à droite, à chercher en vain un chemin qui n'existait pas. Ma voix semblait se perdre dans leurs cris, dans leur brouhaha satisfait. Et doucement, avec un calme impressionnant, acceptant un destin qui n'était pas le sien, elle s'est approchée d'eux.

- Je vais vous suivre.

Murmura-t-elle, faisant lâcher mes nerfs et ma raison. J'ai frappé la main d'un garde voulant l'enchaîner avant de le pousser en arrière. Je me suis placé entre elle et ceux qui étaient entrain de détruire des milliers de vies. Ils m'ont hurlé de m'écarter, ou ils allaient me tuer, mais non, non... Ils étaient déjà entrain de me tuer, de m'achever à petit feu. J'étais déjà mort depuis bien longtemps, depuis que Nantel m'avait choisit, m'avait désigné comme son grand-frère. Car j'étais un peu ça pour lui, deux orphelins liés par un destin forcé.

Nous nous sommes battus, violemment, avec passion, jusqu'à ce que cette lutte impossible me fasse perdre, jusqu'à ce que; dans une nuée, ils prennent le dessus sans me laisser une quelconque possibilité de gagner...

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

Pourquoi ne l'avais-je pas compris plus tôt? s'est en contemplant la rage qui déformait ses traits parfait que j'ai saisis tout le mal qu'on lui avait déjà fait. Ne l'avais-je pas perdue bien avant que cette guerre commence? j'ai placé la paume de mes mains sur mes oreilles pour ne plus entendre leurs cris ou le chant des lames et je me suis escarpée de cette scène chaotique. Sous mes paupières closes la lueur du soleil m'aveuglait encore. Demeurait aussi la vision de ce regard remplie de haine et d'amertume. Ce n'était pas là l'Akemi que je connaissais, ni celui que j'aimais. cet étranger n'avait jamais fait partie de ma vie, certainement parce que je m'éveillais. Mon cris à percé la mêlée... "Akemi".

Le sifflement du vent. Et seulement ce murmure doux et reposant. Mes pupilles se sont agrandis sous la stupéfaction de cette scène. Les corps sans vie et les armes jonchaient le sol et le sang. Je ne comprenais pas.

Le mort semblait être passé comme un ouragan, emportant avec elle toutes les vies présentes, excepté une. S'est alors que j'ai réalisé. Akemi. J'ai balayé du regard le toit et j'ai discerné cette silhouette que je connaissais bien.Je me suis précipitée à ses côtés, j'ai été rassuré. Son corps se soulevait au rythme régulier de sa respiration. Hormis quelques hématomes il ne présentait pas d'autres blessures.

Nous aurions du courir et fuir, n'étais-ce pas le miracle que nous espérions? Naturellement j'ai posé une main sur mon ventre rebondie, des petits coups de pieds se sont fait sentir, comme une réponse à la question que je n'osais pas me poser. Je me suis sentie trahie, bafouée, honteuse, j'ai détesté l'idée qui s'est immiscé en moi. J'ai détesté ces choses qui grandissaient malgré le fait qu'elles nous aimait déjà. Qu'elles nous avait protégé.

- Viens vite!

J'ai tiré Akemi par la main afin de l'inciter à se lever, après tout nous pouvions fuir, la liberté même si ce mot n'avait plus de sens, nous tendait les bras. Nous ne la méritions plus, nous étions les monstres n'est-ce pas? Ceux qui avait engendré cette arme. S'est ainsi que je percevais ces enfants et pourtant, une part de moi continuait à les aimer et les protéger. Inconditionnellement.

- Partons!

J'ai soufflé ces mots, sèchement et je t'ai entrainé dans les couloirs d'Okayo. Je crois que je t'ai détesté... J'ai détesté l'idée de ne t'avoir jamais compris. Tu n'étais plus Akemi Ten. Cela faisait bien longtemps n'est-ce pas? Je détestais l'idée de t'avoir rencontrer. Que nos chemins se soit de nouveau croiser. Je détestait l'idée d'haïr ses enfants. Les nôtres.

J'ai tiré sur ta main et j'ai fais le vide en moi, j'ai cherché une issue. Jusqu'à ce qu'on nous barre une nouvelle fois la route. Parmi eux, il y avait aussi le gosse. Je le tenait pour responsable de la plupart de nos malheurs, si ce n'est de tous.

Et puis je me suis souvenue... que j'étais vulnérable, fragile, alors je me suis collée à toi, s'était enfantin, un peu stupide, même toi, tu ne pouvais me protéger...

Messages : 4 Date d'inscription : 30/08/2010

Les jours se sont doucement écoulés tandis que cette guerre silencieuse et imparfaite continuait. Assit devant un clavecin, admirant les touches d'ivoire et d'ébène prononcer sous mes doigts longs et fin un chant éternel, quelqu'un est venu me déranger, arrêtant subitement la mélodie pour laisser revenir le silence et la peur. On dit que la musique adoucie les moeurs, qu'elle est universelle. De mon côté, j'ai toujours rêvé de mourir en écoutant un morceau d'opéra... C'était à la fois un désir stupide et étrange, mais ma mort était un acte important pour moi. Je l'avais donné à des milliers de gens, je les avais soulagé du fardeau de la vie et j'attendais la mienne patiemment, conscient que je ne pouvais être mon propre bourreau.

Ils m'ont annoncé qu'ils avaient capturé Louna Reyne et j'ai esquissé un sourire amusé. La partie ne faisait que commencer n'est-ce pas? Nous étions des pions sur un jeu d'échec! Je l'ai donc laissé vivre plus par amusement, par jeu, que par envie de faire plaisir à Akemi. Après tout, même si je la tuait, il ne s'en rendrait pas compte. Il vit dans une bulle aveugle, dans la peur de tout perdre alors qu'il n'a plus rien! C'est malheureusement dans son irrationalité que je le comprends. Après tout, nous avons tous les deux toujours été seuls. Nous étions des monstres, c'est pour cela que nous avons été abandonné! À quoi bon tenter de croire que nous pouvons devenir des êtres meilleurs? Nous sommes déjà rongés jusqu'au coeur !

J'ai cru que Louna tuerait Akemi, mais apparemment elle n'avait pas autant perdu la raison que je l'avais pensé. Je voulais qu'elle détruise toute trace de leur amour mais ils s'aident, acceptaient leur différence... Pourtant, l'un comme l'autre, ils avaient terriblement changé et ne semblaient plus se reconnaître. Akemi dans sa colère, toujours plus violent, toujours plus passionné dans sa douleur et Louna, perdue dans un flot de pensées contradictoires, entre haine et amour. Et j'attendais que les pions de l'échiquier se déplacent d'eux même, j'attendais qu'ils cessent enfin de ne faire que des déplacements inutiles. J'attendais qu'elle le haïsse du plus profond d'elle même, qu'elle renie la moindre pensée lui étant destinée, le moindre de ses souvenirs.

Et puis ils se sont échappés, ils ont courut, se sont débattus en vain. Surtout Akemi, Louna, elle, semble toujours en retrait de cette agitation... Mais qu'importe. Ils sont là, devant moi.

- Akemi... Ai-je doucement sifflé. Tu avais promis non? On ne défait pas une promesse comme ça!

Je me suis approché de lui, l'ai poussé en arrière et il est tombé, brutalement, facilement, comme un pantin désarticulé. Il était si doux endormis. Il semblait beaucoup plus calme que d'ordinaire, reposé. Je n'ai jamais osé lui demander s'il y avait une vie après la mort... Ou si ce n'était qu'une prison de songes.
Et puis il restait Louna. J'ai posé mes yeux sur elle et je l'ai concernée, la détaillant dans les moindres détails. Après tout, c'était elle qui m'avait volé Akemi, n'est-ce pas? Elle hantait la moindre parcelle de son esprit. Elle faisait partie de son passé, de son présent et de son futur! Et moi alors?! Moi dans tout ça, je n'étais rien! Je n'existais pas aux yeux de la personne la plus chère à mon coeur! Nous sommes pareils Akemi. Alors pourquoi tu me hais tant?

- Louna... Est-ce que tu l'aimes ?

C'était à la fois une question simple et douloureuse puisqu'il n'y avait que deux réponses. Oui, ou non.

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

Fallait-il que la mort soit la solution à ton bonheur? j'ai observé ton visage baigné par la paix, sans comprendre ce sentiment saugrenue qui s'était insinué en moi. Ma poitrine me brulait, mais je n'étais pas capable d'identifier cette douleur, de faire la différence entre la peine ou la haine. Je me suis accroupie et délicatement j'ai posé ta tête sur mes genoux. Puis j'ai regardé ce sale gosse. N'étais-ce pas cruelle? De se dire que j'étais en partie responsable de son malheur, parce nous voulions la même chose, nous voulions ton amour, Akemi. Mais tu avais fait un choix, tu m'avais fait renoncé à un avenir radieux et paisible, s'était à toi d'en payer le prix.

J'aurais pardonné à Zachs, je l'aurais aimé, mais il avait fallut que tu sois là, tout à changé. Mon destin s'est transformé et j'ai tout abandonné, j'ai changé pour toi.

Dés le début tu était là, dés l'enfance, tu avais toujours fait la différence. Si l'amour était aussi douloureux alors j'aurais souhaité ne jamais aimé. Pourtant tes sourires m'ont toujours réchauffé le cœur.... Je me suis noyée dans ma propre confusion, entre bien être et malheur. Tout aurait été plus simple si tu n'avais jamais connut Louna Reyne n'est-ce pas? Mais il en était autrement.

- Laisse le partir, Nanthel. Tu ne devrais pas jouer avec la mort. En attendant le jour ou elle t'emportera, je m'assurerais de faire de ta vie un enfer, comme tu l'a fais avec les nôtres. Je te hais. Lui aussi.

Un sourire s'est déposé sur mes fines lèvres avant que je ne toise sérieusement ce gamin. Avait-il compris que la vie était une chose non quantitative. La vie n'a pas de prix. Elle ne s'achète pas, elle ne se mérite pas, ni ne se troque. Comme l'amour. Le véritable amour ne se troque pas, ce n'était pas en tenant Akemi par une corde, qu'il finirait pas s'attirer ses faveurs. Mais allez savoir, peut-être me trompais-je.

Et puis cette question m'ait tombé dessus, elle était pourtant banale, le genre de question auquel n'importe qui répond spontanément. Mais depuis quelques temps, je n'étais plus certaine d'aimer Akemi, ni de le connaître véritablement.

- Et toi Nanthel, est-ce que tu l'aime? Parce que si c'est le cas, tu devrais lui retirer ses chaînes. Toi qui lui refuse cet avenir auquel il aspire tant.

J'ai posé une main sur mon ventre et j'ai affiché ce sourire mélancolique. J'aimais Akemi, quoi qu'il fusse devenue. Je lui avait promis, moi aussi, de rester à ses côtés....

- Pour l'éternité. Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Une larme à glissé sur ma joue pour finir sa course sur celle D'akemi. Même si cette pensée était égoïste, je voulais le rendre heureux, le soulager un peu, lui faire oublier ses démons tout comme il avait chassé les miens. Même si je ne lui offrait que la lumière bienveillante d'une étoile, s'était suffisant. Je voulais qu'il connaisse la paix, sans pour autant renoncer à la vie. Je voulais suffire à son bonheur.

- Oui! J'aime Akemi, j'aime Akemi comme jamais tu ne pourras l'aimer!

J'ai regardé cet enfant prétentieux avec toute la rage et tout le courage que je possédais. Je n'avais pas peur de lui, plus maintenant. Parce que j'étais certaine d'avoir trouvé sa plus grande faiblesse. Ironie du sort, s'était aussi la mienne et elle portait son nom, Akemi Ten.

Messages : 4 Date d'inscription : 30/08/2010

Depuis ma plus tendre enfance, chacun de mes proches, chaque personne de mon entourage répondait au moindre de mes désirs. Après tout, ils avaient un couteau sous la gorge ; un revolver sur la tempe, alors ils essayaient de se faire bien voir. Et je suis inévitablement devenu un de ces enfants gâtés, pourris jusqu’à la moelle. Chaque demande était un ordre et chaque « ami » un jouet. Et puis il y a eu Akemi. Trop de caractère, trop tête à claque ; il osait me dire ce que tout le monde taisait et j’avoue que ça m’a plu. Puis nos relations ont peu à peu changées ; Louna s’est immiscée dans ta vie, ou peut-être était-ce moi. Mais tu as changé, Akemi Ten. Tu as cessé de me juger ; tu as dis oui à toutes mes envies en espérant que si je ne t’aimais plus, je te laisserai partir. Si tu n’étais qu’un jouet parmi d’autres.

Alors que tu pensais n’être qu’une simple distraction, la guerre entre les Sacrés et les Damnées faisait rage. Peut-être en as-tu été la cause. Après tout, j’ai voulus te faire autant de mal que tu m’en avais fais, et détruire ce que tu considérais comme ta famille ne serait pas la meilleure des revanches ?

Je me suis joué de toi. Je t’ai laissé revoir Louna, je t’ai arraché à elle ; encore et encore, jusqu’à ce que tes nerfs craquent, que ton cœur explose, que tu renonces une bonne fois pour toute. Je t’ai haï car tu ne m’avais pas aimé comme je t’aimais Akemi. Et pourtant, dans cette rage destructrice où se mélangeait une affection étrange, tu étais toujours là. Tu te tenais devant moi, tu me souriais parfois. Mais jamais plus tu ne m’as regardé dans les yeux.

Alors… Alors quand elle a hurlé ces mots. Lorsqu’elle m’a annoncé que je n’aimais pas Akemi… J’ai vacillé. Peut-être avait-elle raison. Après tout, c’était avec elle qu’il voulait s’enfuir, c’était elle qu’il disait aimer. Moi… Je n’étais rien. J’étais un fardeau. Je détruisais encore et toujours des vies ; je ne savais faire que ça après tout ! Détruire, détruire, détruire, encore et toujours.

Et puis j’ai hurlé, comme un caprice d’enfant en colère ; et tous les gardes qui nous entouraient décédèrent sur le champ. Sauf toi Louna. Pourtant, dans ma folie, je n’ai pas cherché à épargner qui que ce soit. Akemi s’est réveillé et, doucement, titubant, je me suis approché de lui en larme, bafouillant son prénom comme une excuse.

Messages : 313 Date d'inscription : 24/01/2010 Age : 34

J'ai observé la scène, j'ai vus ses hommes tombés comme des poupée désarticulées sur le carrelage en damier. J'ai été prise d'une sentiment d'effrois, de crainte, j'ai sentie le souffle de la mort sur ma joue, j'ai entendu son murmure, mais elle ne m'a pas happé dans ses ténèbres. Ce n'étais pas un miracle, juste un caprice du destin, il avait fallut que mes filles possèdent les dons de ce gosse. Malheureusement ou ironiquement?

Akemi à ouvert les yeux et doucement s'est redressé, tandis que ce gamin pleurait comme un enfant pris en faute, il est venus se nicher dans les bras de celui que j'aimais, comme ci il lui appartenait, comme ci ce geste était banale et pardonnable. Mais je ne supportais pas l'idée qu'Akemi puisse se laisser faire ainsi ou que Nanthel fasse partie de sa vie. Ce n'étais pas juste, après tout, n'avais-je pas payé suffisamment chers pour rester auprès de lui? Fallait-il réellement que j'accepte ce môme capricieux. Fallait-il que ma vie soit un mauvais mélodrame? J'ai hurlé. J'ai hurlé encore et encore.

Et mon cœur m'est apparut plus léger. Mon rire a résonné dans les couloirs vident. Étais-je entrain de délirer? Cette folie enivrante, l'appel du désespoir. De l'extérieur je devais inspirer un sentiment de pitié.... Mais je ne supportais plus ce script, Akemi tu aurais du être fort, si ce n'est pour moi alors pour tes enfants, au lieu de ça tu laissait la haine et la colère te ronger, au lieu de cela je devais garder mon calme et ne plus pleurer. Ce n'étais pas juste....

J'ai poussé le gosse de toutes mes forces et puis j'ai dévisagé l'homme qui devait partager ma vie. J'ai caressé le vide avant que ma main se s'abatte sur sa joue. Le claquement a été si violent que le bruit à résonné longtemps, l'écho de tout mes sentiments.

- Je te déteste! Tu n'est qu'un menteur Akemi!

Un soubresaut m'a secouée et j'ai ravalé mes sanglots, je ne serais pas faible, pas comme toi, tu te souviendrais toujours de Louna, je m'étais jurée de te faire payer le prix de ma souffrance.

-S'est toi qui parle d'avenir, s'est toi qui me demande de prendre soin de ses enfants mais que fais-tu? Tu te terre dans la souffrance et la colère, tu te laisse détruire et tu détruit ceux que tu aime avec toi! Plonge dans les ténèbres si tu veux mais ne me tire pas vers le fond!

Je me suis appuyée sur le mur, bien que les forces me manquait j'ai avancé de quelques mètres fébrilement. Je ne voulais pas partir, juste m'écarter d'eux. Il avait réussi, ce sale gosse minable, il avait détruit ma vie, il avait eu raison de mes nerfs. Tout espoirs venaient d'être soufflé. Nous ne serions jamais heureux...

-Tu n'est qu'un lâche.... Tu souris, tu parais si paisible mort. Depuis quand... Dis moi, depuis quand a tu abandonné? Tien je te la rends, je n'en veux plus.

L'anneau est tombé sur le sol, mettant fin à la promesse que nous nous étions fait cet été. Je voulais d'un avenir, si ce n'est pour moi, au moins pour mes filles. Tu n'étais pas capable de comprendre ça, ni de me l'offrir.

- Je veux d'un avenir et si ce n'est pas avec toi alors tant pis. Je veux vivre pour elles, parce que tu a raison, elles méritent un avenir décent mais, visiblement tu n'a rien à leur offrir.

Messages : 51 Date d'inscription : 26/06/2010 Age : 33

Il y a des choses dont nous ne prenons conscience que lorsque nous les perdons. Et il y a des choses que nous perdons bien avant qu’elles ne nous abandonnent. Nantel m’a tué une énième fois, et dans mon paradis, je me suis laissé aller à la rêverie. J’imaginais ces deux petites filles que je ne verrais peut-être jamais. Myna et Namy… Un brin taquin, elles s’amusaient à me faire tourner en bourrique. Ce rêve utopique me faisait sourire, j’étais calme et reposé, j’avais tout ce que je désirai. Elles grimpaient, s’amusaient dans un arbre gigantesque, histoire de me faire bien peur ; et nous jouions ainsi, ou du moins, je les regardai jouer avec toi, Louna, durant des heures. Mais dans mon paradis tu semblais irréelle. Et c’est en me rendant compte de cela que tout disparut. Mes pouvoirs me poursuivaient-ils donc jusqu’à dans la tombe ?

Nos deux filles n’étaient qu’un rêve, qu’une illusion, et ta présence fut de même. J’étais seul dans mon enfer, admirant le soleil se coucher indéfiniment ; dans l’attente d’un lendemain meilleur.
Et puis, dans un battement de cils, tout est redevenu noir. Je suis resté là quelques minutes, une éternité, assez de temps pour comprendre que ce massacre avait assez duré. Et j’ai repris connaissance. Nantel pleurait à chaudes larmes, penché sur mon corps étalé sur le carrelage froid tandis que Louna paraissait emplie de dégoût envers moi. Mes oreilles sifflaient bruyamment mais je t’ai entendu, j’ai tout entendu, tout ce que tu as réussis à m’avouer.

J’ai entendu l’éclat de ta bague de fiançailles sur le sol, celui de ta voix bafouée et pleine de souffrance. J’ai accepté tout cela. J’ai accepté ces mots depuis bien longtemps, cet avenir sans toi, si simplement il pouvait être meilleur. J’ai poussé Nantel d’un revers de main, avec une certaine douceur et je me suis redressé. J’ai dépoussiéré mon t-shirt dans un geste lent et je me suis approchée de toi, rasant les murs. Je me sentais vide, dénué de sens et d’intérêt.

Je t’ai vue reculer, te méfier de moi. J’ai passé une main sur mon visage en m’excusant, encore et encore. Mais ces paroles n’étaient que l’écho vide d’un acte irréversible. Je t’avais déjà perdue depuis bien longtemps ; à quoi bon ? À quoi bon croire que tout pouvait s’arranger ! Je t’avais tellement fais souffrir Louna et pourtant, et pourtant… J’étais égoïste. Je désirais plus que tout que ton bonheur se trouve dans mes bras ; mais c’était bien l’inverse.

- Akemi…. Bafouilla l’enfant, comme pour avoir de nouveau un peu d’attention. Je me suis retourné brusquement, pris d’un sentiment de dégoût et de haine et l’ai giflé sans ménagement. Il a cessé de pleurer et le silence s’est fait pesant.

Nous devions chaque jour faire des choix. Pour ma part, dans chacun d’eux, une personne souffrait. J’avais donc choisit la solution la plus simple et j’avais fuis mes responsabilités. Je m’étais enchaîné à un choix qui ne me plaisait pas et m’étais retrouvé dans une situation qui ne plaisait à personne. J’avais été stupide et j’en assumais désormais les conséquences.

J’ai jeté un dernier regard à Louna et j’ai poussé la porte du jardin d’Okayo pour sortir m’aérer l’esprit. Je suis resté ainsi dans l’encadrement de la porte. Il faisait frais ce jour là ; la buée blanche sortait de ma bouche et je me suis tourné vers toi, prononçant avec une étrange simplicité quelques mots qui me déchiraient le cœur ; avant de quitter l’établissement, les laissant plantés là ; les laissant enfin vivre leur vie sans moi.

- Je t’aime Louna.